Le Surmoi
Le Surmoi ouvre une brèche dans l'espace clos d'un monde intérieur en tension. L'œuvre met en scène l'intime théâtre psychique d'une femme dont les trois instances - le Ça, le Moi, le Surmoi- s'affrontent dans un huis clos incandescent.
À travers cette lutte silencieuse, où les pulsions s'élèvent contre les injonctions morales, se révèle un paysage mental fragmenté, traversé par les contradictions d'une féminité surveillée, désirante, constamment mise à l’épreuve.
Le Surmoi, en tant que figure normative, incarne ici la voix intériorisée de la censure - sociale, religieuse, patriarcale - façonnée dans les chairs de l'inconscient.
Le Ça, force souterraine, incarne la vitalité du désir, du plaisir et de la rébellion. Et entre les deux, le Moi, oscillant, tente d'habiter une identité en tension.
Cette conflictualité n'est pas qu'universelle : elle est ancrée dans un territoire précis, l'Iran, où l’artiste a rencontré plusieurs femmes internées à l’hôpital psychiatrique vivant dans l'ambivalence douloureuse entre aspiration à la liberté et contrôle interiorisé.
L'œuvre donne à voir, non un simple portrait psychologique, mais la cartographie mouvante d'un monde intérieur sous pression, vibrant au rythme des censures, des élans et des silences.